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Le dernier article Sexes
et Pouvoir – Pour une autre conception du féminisme (Olga Lorame*, 25 mars
2012) Télécharger
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Sans doute tout ou presque a-t-il été dit sur l’affaire DSK dans
sa branche newyorkaise. Tout ou presque devrait même être montré si l’on en
croit les (folles) rumeurs courant sur un projet de film d’Abel Ferrara
réunissant l’inénarrable Gérard Depardieu dans le rôle de l’ex-patron du FMI
(car « il ne l’aime pas »)
et la formidable Isabelle Adjani dans celui de la journaliste Anne Sinclair. Pourtant, le retour réussi depuis quelques semaines de cette
dernière aux affaires – si l’on ose dire – en tant que directrice éditoriale
de la version française du célèbre Huffington Post (ainsi que la sortie,
assez largement saluée par la critique, de 21 rue de la Boétie), amène
à jeter sur ces mois de délires médiatiques un regard quelque peu critique.
Le retour d’Anne Sinclair au journalisme est en effet celui d’une
professionnelle reconnue, d’une femme indépendante, respectée voire admirée
dans son métier. D’une femme moderne en quelque sorte. Une image de la femme
moderne contrastant étrangement avec celle qu’ont tenté d’imposer avec
acharnement les défenseur(se)s du féminisme français
depuis mai 2011. Car quelle image de la femme et du féminisme nous ont infligé
les pourfendeurs de DSK depuis des mois en enchaînant les tribunes et les
colloques pour continuellement affirmer que les femmes d’aujourd’hui étaient
nécessairement écrasées dans leurs rapports avec les hommes par le pouvoir
toujours abusif de ces derniers ? Avant de répondre à cette question, un préalable s’impose
toutefois : posons bien ici que tout ce qui suit ne présuppose aucun
jugement, positif ou négatif, sur le(s) comportement(s) de l’ancien directeur
du FMI. L’accueil réservé début mars, à l’université de Cambridge par
des manifestants déchaînés, à Dominique Strauss-Kahn venu donner une
conférence sur la situation économique mondiale est symptomatique d’un
détournement féministe préjudiciable de l’affaire du Sofitel. Et précisons
d’emblée qu’il s’agit d’un détournement préjudiciable avant tout pour
les femmes. Le caractère « mérité » ou non de cet accueil revêt
peu d’importance. L’important, c’est qu’il contribue à entretenir le mythe de
l’homme prétendu tout puissant jouissant d’une impunité totale dans
l’exercice d’un droit de cuissage supposé. En organisant ce type de
manifestations, ce n’est en effet pas DSK – dont le statut de personne
physique réelle a totalement disparu derrière la
figure symbolique systématiquement érigée sur son passage – qui est touché
mais le mythe erroné d’un Don Juan moderne
qui est alimenté. Or, deux jours après la journée mondiale de la femme,
l’alimentation d’un tel mythe ne contribue en rien à l’amélioration de la
situation des femmes, bien au contraire. Lire
nos autres articles « Société » Nos propositions politiques En finir
avec la "double peine" pour les chômeurs, par Julia Cagé (6 février
2012)
Cinq ans de garantie (août 2011)
La
rhétorique asymétrique de l'égoïsme (décembre 2010)
Quelques billets d’humeur
Des extraits du « Petit
lexique CST » (en savoir plus)
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